Dalat et les hauts plateaux du Centre (22-27 mars 2012)

Jeudi 22 mars, en route pour les montagnes et la jolie ville de Dalat. Après plusieurs mois au-dessus des 30°C, ça fait bizarre de renouer avec la douceur, mais c'est TRES agréable. Un brin d'histoire tout de même : Dalat a été "découverte"en 1893 par Alexandre Yersin au cours d'une de ses expéditions en Indochine. C'est lui qui, vantant les mérites du climat tempéré des montagnes, sain et sans moustiques, a suggéré à Louis Pasteur d'ouvrir un établissement de soin : allez hop, un nouvel Institut Pasteur ! La ville s'est considérablement développée à  partir de 1912, pour devenir une station climatique très prisée des Européens, et  on comprend pourquoi. Elle conserve aujourd'hui les traces de ce passé colonial, avec d'élégantes villas et une pointe de charme frenchy.

  

La campagne aux environs de Dalat est très fertile, tout pousse : Fraises, pommes, laitues... et ça se voit sur les étales des marchés. Côté architecture, la cathédrale (bof, je vous l'accorde), et la petite gare ferroviaire (non non, ce n'est pas celle de Deauville, promis !)...

 

Mais le top du top à Dalat, l'endroit que j'ai préféré, ce n'est pas les Français qui l'ont laissé : bienvenue dans le délire architectural de Madame Dang Viet Nga, la "Crazy House" ! Le concept : une construction en constante évolution, un labyrinthe de tunnels, de recoins et de pièces aux formes anarchiques et inattendues. Walt Disney n'aurait pas imaginé mieux pour le pays des merveilles de son Alice.
J'adooooore !!  

Samedi 24 mars, je me décide à quitter ma guesthouse (avec jacuzzi sur la terrasse !! Papotage entre routards dans les bulles, ça change un peu des bars) et j'embarque à l'arrière de la Honda de Stéphane, mon easyrider (guide à moto) : quatre jours à sillonner les hauts plateaux, les villages des minorités, les cultures maraîchères, pour rejoindre tranquillement Nha Trang, sur la côte. C'est partiiiii !!!
Pour l'itinéraire (en gros), un coup d'oeil sur la carte : voir les étapes 46, 47, 48 et 49.

 
 
Paysages... pas trop mal !

 

Visite d'une usine de vers à soie - Pagode Machin Chouette, dont le Bouddha s'est certainement tapé un délire dans les dunes de Mui Ne avant de venir ici.

On passe la première nuit chez l'habitant. La dame nous avait préparé un festin, et toute la famille (et les voisins aussi) ont débarqué au fur et à mesure de la soirée. La petite grand-mère devait mesurer la moitié de ma taille. Tout à gauche de la photo, Stephane, mon easyrider.

 

Stephane était soldat du sud pendant la guerre. C'est un homme humaniste pour qui la vie n'a pas été tendre. Il m'a fait découvrir un Vietnam rural authentique, simple, généreux, mais aussi blessé, parfois ingrat ... J'ai beaucoup appris pendant ces quatre jours avec lui, et compris beaucoup de choses aussi, sur la vie des habitants, leur souffrance encore aujourd'hui, 40 ans après la fin de la guerre.

  

Visages des montagnes : les minorités ethniques vivent grâce aux plantations de café, de thé, de manioc, d'hévéa (importé par Yersin). Leurs conditions de vie s'améliorent progressivement, et à côté des maisons de bois, on voit apparaître des habitations en dur.

  

        

   

  

 

Travail dans les champs et plantation de café en fleurs (ça sent DELICIEUSEMENT bon). La région de Buon Me Thuot est réputée pour son café.

  Pause snack (bien méritée !) avec des galettes de riz au sésame toutes fraîches. Parce que l'air de rien, 200 bornes par jour en moto, ça creuse !

 

Épopée le long de la principale piste Hô Chi Minh (aujourd'hui transformée en nationale) et dans les sentiers secondaires. Au fond de la photo de droite, on distingue des pans de montagnes déserts : héritage du napalm...

  

On the road.

 

Cannes à sucre !

   

  

Re-plantations de thé et de café, avec un peu plus de riz, aussi.

Arrivée à Nha Trang mardi 27 mars sur les coups de 18h, complètement éclatés et les fesses en compote ! Allez, pas le courage d'aller voir la mer : une soupe et au lit !