Hué, la classe impériale (1-5 avril 2012)

Dimanche 1er avril, bye bye la belle Hoi An et ses tentations vestimentaires : en un saut de bus, je rejoins la ville impériale de Hué. Hué, c'est la perle culturelle, le centre artistique du pays. A voir ici : la citadelle et les tombeaux des empereurs du Vietnam, sur les bords de la rivière des Parfums. J'arrive en fin d'après-midi, sous une pluie battante, et la météo annonce du mauvais temps au moins jusqu'au lendemain.  On récupère en fait dans le Nord les restes de la tempête qui a touché le Sud il y a quelques jours. Bref, c'est peut-être le moment de se poser un peu. Je me trouve donc une guesthouse sympathique, et je m'offre pour la première fois en 4 mois de voyage le luxe suprême : une soirée glandouille-télé ET une matinée pyjama. Ô, bonheur (impérial ?) oublié...

Pour me consoler de ce mauvais temps, mardi 3 avril, je m'organise un cours de cuisine particulier (oui mon n'veu !) avec Mademoiselle Tang, dans un des meilleurs restos de la ville. J'en avais envie depuis mon arrivée au Vietnam, et quand j'ai goûté les spécialités de Hué (mamma mia !), je me suis dit que c'était ici qu'il fallait le faire. Et voilà le travail : le Banh Khoai (Hué pancake) et les nems à l'impériale, c'est dans la poche. En prime, j'ai eu droit à un déjeuner gastronomique, avec notamment une soupe de poulet aux champignons noirs et graines de lotus, avec un vin de Toscane... Mmm, on est bien ici !

  

J'enchaîne ensuite sur la visite de la citadelle.
Le site a été très touché par les bombardements pendant la guerre, et de nombreux pavillons sont aujourd'hui à l'état de ruines. Temple pour la lecture, théâtre...  l'ensemble reste élégant, et on peut imaginer le faste de la vie impériale à l'époque de Gia Long (1802-1820), fondateur de la dynastie des Nguyen, qui a initié la construction de la citadelle. On passe de jardins en jardins, et la balade est très agréable, malgré le mauvais temps. 

  

Big Moustache 

 Bizarrement, il y avait aussi dans le parc ce dragon qui appelait d'une cabine téléphonique londonienne... Je n'ai pas tout compris. Et puis ces noms de rues peu informatifs... comment voulez-vous qu'on s'y retrouve, aussi...

Le lendemain, mercredi 4 avril, je pars en moto à la découverte des tombeaux impériaux. Par tombeaux, comprendre résidences secondaires ! Ce sont en fait pour la plupart de vastes jardins (plusieurs hectares, entendons nous bien), agencés selon les principes de la géomancie, avec de nombreux pavillons, pour le travail, le loisir ou le repos de l'empereur. Parmi ces constructions, l'une est le mausolée en lui-même. 

Le mauvais temps est toujours là : ciel couvert,  tonnerre qui gronde... J'ai commencé par râler (bah oui, il faut bien, dans ces cas-là, non ?), et puis finalement, cette atmosphère un peu mystérieuse m'a plutôt plu.

Le dernier tombeau à avoir été construit, celui de l'empereur Khai Dinh (1916-1925). Il faut aimer le béton, et les intérieurs un tantinet kitschounes, mais jolie vue tout de même.

 

 

Entre deux sites, balade dans la campagne environnante. Tiens, du riz !

 

La pagode Thien Mu, tout près du centre ville, et (entre autres), le tombeau de l'empereur Minh Mang (1820-1841).

  

Les empereurs vietnamiens avaient le privilège de pouvoir avoir des harems plutôt conséquents. Minh Mang est celui qui détient le record : 30 femmes, 300 concubines, 142 enfants. Cela dit,  il aurait  un jour déclaré à un Français :  "Il est plus facile de gouverner ce pays que de gouverner mon harem"". Pauvre coco, vas... 

  

 

Sur le chemin, visite d'un village (à peine touristique...) où on fabrique de l'encens et les fameux chapeaux coniques.

 

La construction de ces résidences ont parfois englouti des sommes faramineuses, qui ont accablé la population d'impôts supplémentaires et ont provoqué des révoltes. C'est notamment le cas du tombeau de l'empereur Tu Duc (1847-1883), qui reste malgré tout mon chouchou (le tombeau, pas l'empereur).

 

   

  

   

  

Le comble du comble, c'est que le lendemain, jeudi 5 avril, il a fait le matin un temps magnifique. Je me suis donc dépêchée de revenir voir le tombeau de Tu Duc, mais avec ce ciel bleu et ce soleil qui tapait, l'ambiance n'y était plus, et ô surprise, j'ai largement préféré la visite de la veille. 

De manière générale, j'ai été vraiment charmée par Hué. Le passé historique est passionnant, la cuisine particulièrement raffinée, et les balades dans les mausolées un enchantement. Je regrette un peu de devoir quitter la ville (d'autres merveilles m'attendent, je n'y peux rien !), car du 7 au 15 avril 2012 se tient le Festival de Hué, un évènement qui a lieu tous les deux ans et au cours duquel on peut parait-il assister à des spectacles de danse et de musique traditionnels. Tant pis ! La pluie revient déjà, de toute façon...

En fin d'après-midi, c'est l'heure du bus du nuit, youpi !! Direction Hanoi, la capitale, pour un saut de puce, puisque je vais essayer de n'y passer qu'une journée et d'attraper directement un train de nuit pour Sapa. Ça va sûrement être un peu sport, mais les montagnes couvertes de rizières en terrasse me font de l'oeil !