Chiang Rai (16-21 janvier 2012) - Balade dans les environs

Le lendemain du petit trek dans les montagnes, jeudi 19 janvier, je prends la direction du White Temple, une construction moderne datant de 1997, à une quinzaine de kilomètres de Chiang Rai. On m'avait prévenue : "ça ne ressemble à rien de ce que tu as vu jusqu'à maintenant"." Et effectivement... Hormis le délire architectural extérieur, cela surprend quand même un peu de se retrouver, dans l'enceinte du bâtiment (photos interdites !!), coincée entre un magnifique bouddha de marbre blanc et des peintures murales de Keanu Reeves dans Matrix, Spider Man, Avatar, Mickaël Jackson, ou Dark Vador... 

  

Le jour suivant, vendredi 20 janvier, grâce à la complicité de notre chauffeur Fido, Ananda, une française expatriée en Guyane et en route pour un grand tour du monde, et moi  partons explorer les environs. On s'en met plein les mirettes, dans cette région agricole, où on fabrique du caoutchouc, et où on cultive le riz et le thé. Dernière des quatre photos, les rives du Mekong, au niveau du Triangle d'Or, à la frontière entre la Thaïlande, le Laos et la Birmanie.

 

 

La région du Triangle d'Or est historiquement associée à la culture du pavot et à la production d'opium. Aujourd'hui, en grande partie grâce au projet royal, lancé il y a un peu plus de trente ans, les plantations de thé, de café, et d'ananas ont remplacé en Thaïlande les champs de pavot, et la situation s'est considérablement assainie. A Chiang Saen, ville frontière du Triangle d'Or côté Thaïlande, a été érigé le Hall of Opium. Je m'arrête quelques instants dessus. Car outre la qualité de ce magnifique musée, dont la scénographie devrait faire pâlir nos commissaires d'expo à La Villette ou au Palais de la Découverte, la visite du lieu m'a quand même rappelé (ou appris) certaines vérités :

- l'opium a littéralement ravagé l'économie de la Chine : en 1700, avec 13 millions d'opiomanes, le pays était au bord de la catastrophe.

- les guerres de l'opium, au XIXe siècle, ont opposé d'une part la Chine, qui souhaitait interdire le commerce de l'opium sur son territoire, et d'autre part les pays occidentaux, avec en tête de pont l'Angleterre, qui tentait d'exporter l'opium de l'Inde britannique. Elles se sont soldées par une défaite de la Chine, une levée des barrières commerciales, et ont ainsi  contribué à empirer la situation. C'est d'ailleurs à l'issue de la première guerre de l'opium (1839-1842) que Hong Kong sera cédée aux Britanniques, et deviendra alors une place militaire et économique, jusqu'à sa rétrocession, en 1997.

- la Thaïlande (le royaume de Siam plus exactement) n'est pas à proprement parler la terre d'origine de la culture du pavot. Pourtant, ici aussi, l'usage de l'opium a fait des ravages. Lors de notre trek, une des familles du village où nous avons dormi nous a annoncé avoir arrêté de fumer trois jours auparavant, pour pouvoir faire face au frais de scolarité des enfants. Mais à travers la porte entrouverte de la maison, on a clairement vu la silhouette de la maman, allongée sur le flanc, qui tirait sur la pipe artisanale, bricolée avec un stick de bambou et une bouteille de Redbull. On n'est plus vraiment dans le folklore, en fait...

Bref, cette large parenthèse fermée, Fido nous a ensuite emmenées faire un tour dans un petit village des montagnes. Moment rigolo avec les enfants, on a encore joué à l'hélicoptère ! 

 

Et  pour finir la journée, nous avons grimpé encore un peu pour admirer le coucher du soleil sur les montagnes... Hey hey, jolie Chiang Rai, tu es bien séduisante !

A l'issue du trek , il y a deux jours, Woon, notre guide, nous a dit qu'il cherchait des volontaires pour apprendre les langues étrangères aux enfants de son village, près de Chiang Rai. J'ai accepté, sans trop savoir ce qui m'attend. Les pauvres gosses, ils vont devoir apprendre l'anglais avec moi... Aujourd'hui, j'ai donc passé la journée à la guesthouse, à préparer mes "cours", à trouver des jeux rigolos et à imprimer des images, car je ne sais pas trop les supports dont dispose l'école du village. Demain, je prends donc la direction de Wiang Thong (inutile de chercher, je n'ai pas trouvé sur Google Map). Je dois rester là-bas jusqu'à mercredi, hébergée chez la tante de Woon, qui est également la directrice de l'établissement. Bon... ben j'ai un peu les pétoches en fait !!