Siem Reap et les temples d'Angkor (18-24 février 2012)

Oohhhh, là là, je suis en retard ! Il faut dire que ma première étape au Cambodge m'a réservé deux-trois cadeaux de bienvenue qui ont contribué à laisser la rédaction du blog temporairement de côté : une vaccination antirabique (ça faisait longtemps !) qui m'a un peu sonnée et un piratage en bonne et due forme de ma carte bancaire. Quand on se fait piquer sa première carte au Laos et qu'on ne peut plus payer avec la seconde, tout de suite, le voyage devient plus sport.

Mais reprenons dans l'ordre : 18 février... Cambodge !! Et les temples d’Angkor, dès la première étape, en plus. C’est donc le cœur allègre que je digère sans (trop) râler le trajet depuis Don Det - la petite île du sud du Laos où je m'étais posée quelques jours - vers Siem Reap, au Cambodge, la ville d'où on visite les temples d'Angkor. Avec un départ à 8h en bateau, 6 heures d’attente à la frontière Laos/Cambodge (où il n’y avait rien d’autre à faire que d’avaler des noix de cajou... s'il le faut, après tout), le trajet de 9h en bus, par une nuit d’orage, et l’arrivée à Siem Reap à 4h du matin. Siem Reap est une ville très agréable truffée de petits endroits sympas pour boire un verre et bien manger. J'y retrouve Aurélie, une amie de Julien et Thierry, de Bruxelles-sur-Lanta (salut les garçons !), qui a fait un saut de puce depuis la Thaïlande pour venir visiter les temples quelques jours. Youpi !

Le lendemain, le 19 février, c'est parti. Avec notre pass de trois jours, nous avons pu voir les principaux temples, d’autres secondaires, aller explorer celui qui est considéré comme le petit bijou d'Angkor (et c'est mérité !), à une quinzaine de kilomètres du site principal, et enfin revenir, rien que pour le plaisir, voir ceux que nous avons préférés. Evidemment, quand on pense que la cité d'Angkor Thom (une petite partie du site principal) couvre à elle seule 10 km², et qu'il y a en tout plusieurs centaines de temples, on peut aussi considérer qu'on n'a presque rien vu.

Juste quelques repères rapides pour ceux qui n'auraient pas encore révisé leur histoire khmère (oh !) :
- Les temples d'Angkor ont été édifiés entre le IXe et XIIIe siècle ap. JC. A cette période-là, en France, on a couronné Charlemagne et Saint Louis est parti en croisade.
- Côté religieux, cela a suivi les convictions des différents dieux-rois qui se sont succédés. Voilà pourquoi les temples sont assez différents les uns des autres, et que l'on peut trouver des  représentations hindoues (Civa, Ganesh), d'autres bouddhistes...

Angkor Wat, le big boss...
 
 

Dans la cité d'Angkor Thom, les sourires énigmatiques du Bayon.

  

 

    

  

Le Ta Prohm, ou Jungle temple, plus ou moins abandonné à la végétation.

  

 

 

Le Banteay Srei, le petit bijou, donc. Selon la légende, la finesse des sculptures aurait laissé penser que ce temple n'aurait pu être édifié que par des femmes. Une évidence, enfin...
 

 

En passant, voici trois noms des dieux-rois bâtisseurs d'Angkor, à recaser -facile !- dans vos dîners en ville : 

- Jayavarman II (802-836) - fondateur de l'Empire Khmer, en 802

- Suryavarman II (1112-1152) - bâtisseur d'Angkor Vat, le plus grand de tous les temples

- Jayavarman VII (1181-1219) - bâtisseur de la cité d'Angkor Thom (le temple avec les visages, c'est lui) et de Ta Prohm (le Jungle Temple, c'est lui aussi)

Et pour la question qui m'a été posée dans le précédent post par un lecteur que je qualifierais d'assidu, je complète le tableau en ajoutant que Yasavarman I serait effectivement mort de la lèpre... si on en croit la légende. Le problème est que jusqu'à présent personne n'a fait un ELISA pour vérifier... Dans la cité d'Angkor Thom, en tout cas, une des terrasses lui serait dédiée. 

Et des temples, encore des temples...

 

 

Trois jours, en fait, c'était à la fois beaucoup, car les visites, même en tuk-tuk, sont fatigantes, et évidement, ce n'était rien du tout, car on ne se lasse pas de découvrir des temples, ou des recoins qui nous ont échappés.

Pour terminer notre tour dans la région de Siem Reap, Aurélie et moi sommes allées "visiter" le village flottant de Chong Kneas, au bord du lac Tonlé Sap. Je mets visiter entre guillemets, car la promenade en bateau tenait plus de l'arnaque que de la visite, et nous n'avons pas pu mettre les pieds sur la moindre habitation flottante. Mais cela permet tout de même de prendre conscience de l'importance de ce lac, le plus vaste lac d'eau douce d'Asie : en plus d'être une ressource nourricière  pour le pays, il absorbe les crues du Mekong ! Le phénomène est assez incroyable : en allant vers le sud, le lac évolue en un fleuve, qui rencontre le Mekong au niveau de Phnom Penh. Pendant la saison des pluies, le Mekong se déverse (environ 20% de son flux, tout de même) dans le fleuve Tonlé Sap, et le lac multiplie alors sa superficie par 4 ou 5. Pendant la saison sèche, c'est le contraire : le fleuve Tonlé Sap  reprend son cours normal et se jette dans le Mekong. Fabuleux, non ? Moi ça m'épate...

   

Après ces quelques jours de visite, Aurélie est repartie en Thaïlande se faire dorer la pilule sur les plages de Ko Chang. Bye bye Aurélie, merci pour le gros détour ! De mon côté, je suis restée quelques jours à Siem Reap pour me reposer et m'amuser à me faire avaler ma carte bleue dans les distributeurs  automatiques. Et puis j'ai finalement pris un billet de bus pour Battambang, la prochaine étape !